La parole aux aidants naturels

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20.1-octProgrès Saint-Léonard, 20 octobre 2011/- Incompréhension, culpabilité et fatigue font partie du quotidien des aidants naturels. Pour leur venir en aide, le Centre des aînés du réseau d’entraide de Saint-Léonard leur offre des journées de répit. Malgré tout, les ressources demeurent insuffisantes. Afin de mieux répondre aux besoins de sa clientèle, l’organisme a tenu une consultation publique pour déterminer quels nouveaux services devraient être implantés.

Lors de la première séance, une dizaine d’aidants naturels ont pris part à la discussion et ont livré des témoignages poignants, à la suite du visionnement du documentaire « Les échos des chuchotements de l’âme ».

 

« Ça m’a touchée, voire même choquée. Je me suis vraiment identifiée à ce qui a été présenté. Je suis fille unique et ma mère est morte. Je suis la seule qui s’occupe de mon père et j’ai l’impression que personne ne me comprend. Les gens pensent que j’exagère.

 

« Dans un autre lieu, je serais gênée d’en parler, mais souvent, je me sens coupable. Je suis fatiguée, je perds patience. Je me disais que j’étais une bonne personne et que ce n’était pas normal de se sentir comme ça », confie une participante.

 

« On compare souvent une personne en perte d’autonomie à un enfant. Mais lorsque tu donnes à un enfant, il progresse, contrairement à un adulte qui lui, régresse. On a un sentiment d’impuissance et on se remet en question », avoue une autre participante.

 

Les problèmes identifiés sont nombreux : manque de ressources, absence de reconnaissance du rôle d’aidant naturel et temps d’attente trop long.

 

Une femme affirme avoir eu accès à des services du CLSC seulement lorsque son père, souffrant de la maladie d’Alzheimer, s’est blessé en tombant. Celui-ci figurait sur une liste et l’attente était évaluée à environ un an et demi. Toutefois, elle estime qu’une fois « entrée dans le système », les services reçus sont excellents.

 

Une autre participante soutient, pour sa part, que les ressources offertes ne répondent pas toujours aux besoins réels du patient.

 

« Dans le cadre des services de gardiennage, les gens qui viennent chez moi sont souvent fatigués, et je le comprends. Quand je reviens, souvent la personne dort et mon mari, lui, parle seul. Il s’attendait à voir un ami pour jouer et la personne n’a pas tenu compte de lui », déplore-t-elle.

 

Pistes de solution

Les aidants naturels demandent une augmentation des journées de répit et une approche plus active du gardiennage. Ils souhaitent aussi que leur message soit porté aux politiciens afin que davantage de ressources soient mises à leur disposition. Des représentants du CLSC Saint-Michel – Saint-Léonard ont assisté à la rencontre et ont dit avoir entendu leurs doléances.

 

D’une manière plus directe, plusieurs participantes ont manifesté leur intérêt à prendre part à des rencontres pour discuter de leur réalité d’aidants naturels, mais aussi pour faire des activités avec des personnes qui les comprennent.

 

«C’est bien de dire qu’on est fatiguée sans avoir à expliquer pourquoi et sentir que l’on est comprise », résume une participante.

 

Les points soulevés par les aidants naturels dans le cadre de cette consultation seront étudiés par un comité formé en vue de la création d’une halte-ressource. Celle-ci devrait voir le jour en janvier.

 

Lien à l’article original : http://www.progresstleonard.com/Actualites/Vos-nouvelles/2011-10-20/article-2782162/La-parole-aux-aidants-naturels/1

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