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Briser l’isolement des aînés avec un documentaire

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11-nov

Le Journal de Chambly, 11 novembre 2011/- L’isolement et la solitude chez les aînés sont beaucoup plus présents qu’on le pense. Et ce n’est pas parce l’aîné a quatre enfants, huit petits-enfants et un arrière petit-fils qu’il ne peut pas vivre d’isolement ou de solitude. C’est le constat qui ressort du documentaire sur la Solitude et l’isolement chez les aînés en Montérégie produit par le Centre d’écoute briser l’isolement.

Dévoilé le 8 novembre devant un parterre de dignitaires, le documentaire d’une heure quinze dresse le portrait de la solitude chez les aînés. Louis Plamondon, président de l’AQDR national et chercheur, y commente l’étude sur les aînés dans les HLM à Montréal. C’est un aîné sur trois qui n’a pas de service ou de contact humain. Lorsque l’isolement et la solitude s’installent chez un aîné, il en découle une foule de conséquences comme la maltraitance, les abus, la dépression ou les idées suicidaires. Pour la présidente du Centre d’écoute briser l’isolement, Ginette Grenier, c’est impensable d’imaginer des aînés qui n’ont aucun contact humain pendant des jours.

 

Audrey Grenier Ménard, a réalisé le documentaire grâce à une aide financière de 10 800 $ du programme Du cœur à l’action pour les aînés du Québec du ministère de la Famille et des Aînés. Avec l’aide de Marc Durand, elle a rencontré différents intervenants, mais aussi monsieur et madame tout le monde pour découvrir la perception de la population. Elle a aussi rencontré une infirmière qui œuvre auprès des aînés. «Souvent les familles disent que nous sommes payées (les infirmières) pour être avec les aînés, mais le contact n’est pas le même que la famille.»

 

On ne pouvait parler de l’isolement chez les aînés sans rencontrer les principaux intéressés. La réalisatrice a réussi à trouver trois dames clientes du Centre d’écoute briser l’isolement pour partager leur histoire. Malgré l’anonymat de ces dames – on a brouillé leur visage et changé leur voix – leur témoignage est poignant. Comme le mentionne M. Plamondon, cet anonymat permet de se mettre à la place de ces aînés et de démontrer que ça peut arriver à n’importe qui.

 

Les trois aînées racontent comment elles ont vécu la dépression, les pensées suicidaires, comment elles ont cessé de manger. L’une a une grande famille, l’autre vit toujours avec son conjoint et la troisième a perdu son mari et beaucoup de ses proches. «J’adore jouer du piano, mais il y a un moment où j’ai pensé vendre mon piano, parce que je me disais que je n’en jouerais jamais plus. Aujourd’hui, j’ai recommencé à jouer. C’est difficile, j’ai chaud, mais ça me fait un grand bien.»

 

Le documentaire s’attarde aussi aux bénévoles qui rendent ce service possible. D’ailleurs plusieurs bénévoles avouent briser leur propre isolement en donnant de leur temps. Le seul bénévole masculin rencontré dans le cadre du documentaire invite les hommes «à se tirer une bûche» pour donner du temps eux aussi, parce que si on pense redonner à la société, on finit par recevoir beaucoup plus!

 

Bon an mal an, c’est autour de 3500 appels qui sont reçus par le Centre d’écoute briser l’isolement. «Dans notre société où on vit à 300 milles à l’heure, on ne prend pas le temps de penser à nos aînés. On a toujours d’autres priorités, mais il faut prendre le temps de s’arrêter et de parler avec nos aînés. Depuis les entrevues, je prends le temps d’appeler mon grand-père pour lui dire un coucou. Je l’appelle même si je ne sais pas quoi dire, même si c’est juste pour parler de la météo. Et mon grand-père me dit que ça lui fait du bien», raconte Audrey.

 

Le documentaire est disponible auprès du Centre d’écoute briser l’isolement de la Montérégie. L’objectif est maintenant de le diffuser à une plus grande échelle. Pour en obtenir une copie, composer le 450.658.8509.

 

Lien à l’article original : http://monteregieweb.com/main+fr+01_300+Briser_lisolement_des_aines_avec_un_documentaire.html?JournalID=25&ArticleID=729956

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