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L'AVC non détecté signifie un risque accru de démence, dit une chercheure éminente

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4.2-octobreCNW,  4 octobre 2011/ - Chaque jour, 1 000 personnes fêtent leur 65e anniversaire au Canada et par la même occasion arrivent à l'étape de leur vie où elles sont à risque accru d'AVC et de maladie d'Alzheimer.

« Les études canadiennes et internationales récentes, réalisées par imagerie par résonance magnétique, des cerveaux de patients de 65 ans et plus révèlent que 95 % présentent les taches et plaques blanches dues à la maladie des petits vaisseaux », dit la Dre Sandra Black, directrice du Programme de recherche sur le cerveau à l'Institut de recherche Sunnybrook de l'Université de Toronto.

 

Ces études indiquent par ailleurs que le quart des volontaires aînés en santé qui vivent dans la communauté (âge moyen : 70 ans) présentent des signes de petits AVC silencieux. Chez une groupe plus jeune (âge moyen : 60 ans), ce pourcentage pourrait atteindre 14 %, selon les résultats préliminaires de l'étude canadienne PURE MIND, présentée au Congrès canadien de l'AVC, où la Dre Black prenait la parole devant plus de 900 chercheurs et cliniciens.

 

« Les microsaignements, un autre type de maladie des petits vaisseaux, sont associés à l'hypertension et à la maladie d'Alzheimer », poursuit-elle. Contrairement aux épisodes d'AVC majeur, ces autres types de maladie des petits vaisseaux ont un effet cumulatif graduel et augmentent le risque d'épisodes d'AVC, de dépression, de chutes et de démence due à la maladie d'Alzheimer.

 

« Les maladies d'Alzheimer et des petits vaisseaux cohabitent souvent dans le cerveau de l'aîné et ce, avec un effet fort débilitant », continue la Dre Black. « L'aîné devient déprimé, perd l'équilibre en marchant, a de la difficulté à réfléchir et ne peut plus vivre seul. Malheureusement, à ce jour il n'y a aucun remède pour ces maladies, mais des gestes peuvent être posés pour retarder leur apparition ou progression. »

 

Le cerveau devrait aujourd'hui être la plus haute priorité pour le milieu de la recherche en santé au Canada, dit la Dre Black. En vingt ans, le nombre de personnes souffrant de démence et de maladie d'Alzheimer devrait atteindre plus d'un million au Canada et décupler les dépenses en santé (15 milliards $/an).

 

« L'AVC contribue à l'incidence croissante de la démence : 65 % des patients ont de la difficulté à réfléchir, à se souvenir, à fixer des buts et à être motivés, tandis que 20 à 30 % seront cliniquement déments moins de trois mois après l'AVC. »

 

La recherche d'un remède se poursuit sans relâche. Entre-temps, il est possible de prendre des mesures qui retardent et préviennent ces maladies dévastatrices. Car l'AVC et la maladie d'Alzheimer partagent les mêmes facteurs de risque vasculaire : hypertension, obésité, haut taux de cholestérol, tabagisme et vie sédentaire.

 

« Protéger le cœur et les artères du corps aide également à protéger le cerveau et ses vaisseaux sanguins et peut retarder l'apparition de la démence », note la Dre Black. « Les exercices aérobiques pratiqués régulièrement durant toute une vie peuvent retarder l'apparition de la démence et ce, à plus forte raison chez les personnes génétiquement prédisposées. »

 

« Les chercheurs, tous les domaines confondus, devront travailler ensemble », avance le Dr Antoine Hakim, chef de la direction et directeur scientifique du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires.

 

« Les modes de vie choisis seront en dernier ressort ce qui aura le plus grand impact sur le cœur et le cerveau de notre population vieillissante », conclut le porte-parole de la Fondation des maladies du cœur, le Dr Michael Hill.

 

Le Congrès canadien de l'AVC est une initiative conjointe du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires, de la Fondation des maladies du cœur du Canada et du Canadian Stroke Consortium.

 

Mme Black a présenté sa recherche lors de la conférence annuelle Ramon J. Hnatyshyn, conférence prononcée à la mémoire de l'ancien gouverneur général, membre fondateur du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires et ardent défenseur de la recherche et de la sensibilisation du public à l'AVC.

 

Le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires est un réseau national de chercheurs qui a son siège à l'Université d'Ottawa. Ses membres figurent parmi les scientifiques, cliniciens et experts des politiques de la santé les plus réputés au Canada, qui travaillent de concert dans le but de réduire l'impact de l'AVC sur les Canadiens et la société canadienne. (accidentscerebrovasculaires.ca)

 

La Fondation des maladies du cœur du Canada est un organisme bénévole du domaine de la santé qui mène la lutte contre les cardiopathies et l'AVC et vise à réduire leur impact en stimulant la recherche et son application, en promouvant un mode de vie sain et en militant en faveur de la cause. (fmcoeur.ca)

 

Lien à l’article original : http://www.cnw.ca/fr/story/852709/l-avc-non-detecte-signifie-un-risque-accru-de-demence-dit-une-chercheure-eminente

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